Le rythme est inné.
L'enfant est un musicien né.
Il a une prédisposition naturelle et instinctive pour la musique, pour sa musique. Et sa musique, c'est le rythme.
En effet, avant même de venir au monde, le fœtus baigne dans le rythme et la polyrythmie.
Le
fœtus perçoit tout au long de la gestation trois sons dominants : le
rythme cardiaque de sa mère, régulier et binaire, le rythme de son
propre cœur (également binaire), et le rythme respiratoire de la mère,
rythme ternaire (inspiration, blocage, expiration).
Bercé par cette
polyrythmie originelle, le fœtus est particulièrement réceptif aux
basses (voix graves), mieux propagées que les fréquences aiguës au
travers du liquide amniotique. Le fœtus se développe progressivement
dans cet univers sonore.
Dès sa venue au monde, l'enfant recherchera instinctivement ces premières perceptions, rassurantes.
De plus, à l'exception de l'odorat et de la vue, les sens du nouveau-né
s'élaborent avant sa naissance. Le premier sens actif est l'ouie.
L'oreille possède d'ailleurs trois fois plus de connexions au système
cérébral que l'œil.
Le nouveau-né est ainsi naturellement doué pour percevoir et mémoriser les rythmes.
Paradoxalement,
nos cultures occidentales le plongent dans le silence (quoi de plus
feutré et silencieux qu'une maternité ?). Tenu à l'écart de la musique,
et de sa musique, l'enfant occidental est coupé dès sa naissance des
rythmes sécurisants qui l'habitent déjà. C'est un réel traumatisme, qui
bloque sa sensibilité innée pour la polyrythmie, donc pour la musique en
général.
Au contraire en Afrique, la musique fait partie intégrante
et permanente de la vie quotidienne. L'enfant qui arrive au monde est
accueilli par les rythmes, dont il s'entourera toute sa vie.
De plus
la musique africaine superpose couramment les rythmes binaires et
ternaires, et tire ses mélodies des basses. Chez nous, les mélodies sont
issues des sons aigus et médiums, les basses étant utilisées pour
marquer le temps. Il s'ensuit que nous les comprenons mal.(dans la
musique occidentale actuelle les basses sont renforcées et les appareils
possèdent tous une touche Sub-bass).
Ainsi, le petit africain naît
et grandit au sein d'un univers sonore polyryhmique, qui lui est
familier depuis sa conception, et qui maintient le lien originel aux
perceptions profondes qui l'ont bercé pendant les neufs premiers mois.
L'évidence s'impose : nous devons retrouver le rythme…
Et
c'est un jeu d'enfant…Bien avant notre naissance, notre oreille interne
est le premier sens qui fonctionne et qui envoie les premières
informations à notre cerveau.
Qu'avons nous perçu distinctement ?
Une polyrythmie : notre cœur, celui de notre mère et sa respiration.
(Cet envrionnement peut être reconstitué avec un caisson d'immersion
vertical).
Le rythme nous est familier, il est rassurant et appaisant, il crée le lien, le contact. Comme l'expliquent les recherches du Professeur Tomatis , le rythme permet aux enfants d'être naturellement doués pour la musique.
Le rythme appelle le rythme:
Quand
nous frappons des mains en rythme avec d'autres personnes, pour une
fête, un mariage, un concert … nous sommes dans la musique et on se cale
tous sur le même temps … le rythme appelle le rythme.
Il se
produit le même phénomène dans un bar ou un restaurant quand la musique
est rythmée, regardez sous les tables, des pieds battent le tempo, sur
les tables et le comptoir des doigts tambourinent … en Rythme.
Lutter contre le stress par le rythme:
Maladie de notre époque, le stress peut avoir de multiples sources.
Mais le burn-out, l'usure professionnelle, en est sans doute la
principale. Lorsque le surmenage, le ras-le-bol et la fatigue arrivent à
un point tel que les victimes du stress n'arrivent plus à se relaxer,
même le sommeil n'est plus réparateur.
Tant que le niveau de stress
ne relève pas d'une véritable thérapie, le travail du rythme permet
d'apaiser et canaliser les angoisses, de reconquérir la confiance en
soi, et se montre bénéfique pour de multiples raisons :
Très accessible, il permet de (re)vivre des situations de réussite.
Calée
sur une pulsation rythme, il permet de retrouver le contrôle de soi car
il oblige à la concentration, la régularité, la précision
L'implication corporelle du rythme, qui oblige à une maîtrise de tout le
corps, modifie aussi la rigidité du fonctionnement mental
Il permet de retrouver des notions de plaisir et d'effort pour les sujets démotivés.
Le sujet apprend à réinvestir son corps : souplesse, coordination, maîtrise de l'ampleur et de la force des gestes, image du corps…
Indissociable
de la polyrythmie, le travail du rythme permet de retrouver une
expérience bénéfique du groupe, confronte au respect et à l'écoute de
l'autre
Fondamentalement active et gaie, la polyrythmie est à la fois une défense contre la solitude et la mélancolie.
Ainsi, travailler le rythme permet de se rééquilibrer, physiquement et mentalement.
D'ailleurs dans les entreprises, les stages de percussions, de musique et de chant commencent à remplacer les stages de motivation pour renforcer l'esprit de groupe, développer la concentration et combattre le stress, au bénéfice de l'efficacité des collaborateurs.
Le stress provoque la nervosité, l'irritation, les troubles du sommeil. La charge de travail, les événements que nous avons a affronter nous empêchent de vivre l'instant, le présent. Nous ne pouvons donc plus réfléchir ni nous concentrer pour les aborder.
Que se passe-t-il physiquement quand nous sommes pris par le stress : Notre cœur et notre respiration n'arrivent pas à se synchroniser - Un moyen radical de gérer le stress est la concentration car elle fixe notre attention sur un événement présent autre que ceux qui nous préoccupent. Elle incitera au calme, notre rythme respiratoire et notre rythme cardiaque seront synchronisés.
Travailler sur le rythme est bénéfique à l'enfant, l'adolescent et l'adulte.
Travailler sur le rythme incite à la concentration et à la
communication avec la musique et les autres que l'on écoute. Cela nous
fait sortir de l'enfermement du stress et synchronise nos horloges
internes (rythme cardiaque et rythme respiratoire)
Apprenons d'abord
à sentir le rythme, ensuite, nous y poseront des notes. Danser,
souffler, appuyer sur une touche ou pincer une corde sont des actions
physiques très différentes dont les plus simples sont taper du pied ou
de la main. Leur point commun dans la musique est l'instant auquel le
cerveau commande d'agir.
Le rythme est le support du temps sur lequel les notes de musique peuvent se poser, s'appuyer.
Le rythme permet aux notes d' exister ensemble au même instant, c'est l'harmonie.
Le rythme permet aux notes de danser sur le temps, c'est la mélodie.
L'essentiel, est que la musique apporte satisfaction et bien-être.